« La PAC dans tous ses Etats », Paris

Près de 300 participants à cette conférence internationale

Venus écouter les interventions des experts des principaux pays d’élevage européens, réunis à l’Institut du Monde Arabe par la CNE et l’Institut de l’Elevage, les participants ont pris connaissance des choix et détails d’applications de la PAC (Politique Agricole Commune), qui va s’appliquer à partir de cette année est plus « à la carte » que jamais. Différente d’un pays à l’autre, elle va profondément influencer les évolutions des filières d’élevage ruminant, lait et viande, à travers l’UE d’ici la fin de la décennie.

Lors de cette journée, des débats nourris, animés par Jean-Charles CATTEAU, ont permis de faire le tour des grandes questions qui occupent les acteurs du monde de l’élevage à propos de la PAC :
– Quelles sont les déclinaisons de la PAC et de ses impacts dans les différents pays européens ?
– Quel avenir pour la PAC dans le concert international ?

La CNE et l’Institut de l’élevage avaient convié plusieurs représentants des différents pays européens à débattre de la mise en place de la nouvelle PAC dans le secteur de l’élevage. En ouvrant ce qu’il a lui-même qualifié de « journée inédite », Jean-Pierre Fleury président de la CNE, a souligné : « on est dans une Pac de plus en plus à la carte mais, dans le secteur de l’élevage, il demeure des similitudes entre États et il faudra réfléchir à une nouvelle Pac à partir de 2018 ». Martial Marguet, président de l’Institut de l’élevage a pour sa part souhaité « que cette nouvelle Pac donne du poids à l’Europe dans le cadre de l’OMC ». 

Les différents intervenants ont témoigné de leur contexte national. Ainsi, dans les pays qui ont parié sur le découplage des aides tels que l’Allemagne et les Pays-Bas pour placer leur pays dans la compétition internationale, c’est l’acceptation sociale et l’innovation qui apparaissent déterminants pour l’avenir de l’élevage. L’Italie et l’Espagne ont fait le choix d’une convergence partielle des aides et craignent les risques de délocalisation. L’Irlande parie sur le développement de ses exportations après la disparition des quotas laitiers mais demande aussi des outils de gestion du risque pour faire face à la volatilité des prix. Le choix de la Pologne, enfin, est de maintenir le paiement unique simplifié jusqu’en 2020, mais aussi de transférer 25 % de l’enveloppe du second pilier vers le premier pilier pour augmenter les aides directes.

Les débats de l’après-midi ont permis :
– de comparer la nouvelle PAC européenne avec les politiques en cours d’élaboration outre-atlantique. Où il fut précisé que le Brésil fait face à la dualité entre « agriculture patronale » et « agriculture familiale » et met en place différents dispositifs pour lutter contre la pauvreté en zone rurale. Du côté des USA, le nouveau Farm Bill américain se concentre sur une meilleure protection de la marge dans le secteur laitier et et un soutien à l’aide alimentaire.
– d’investiguer quant aux orientations possibles de la PAC pour l’après 2020
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